Botox: quand et qui consulter? À quel prix?
Les réseaux sociaux semblent banaliser l’utilisation du botox. Jeaninne Pirotte, médecin esthétique, nous aiguille sur la question.
Les femmes ne sont pas égales face au vieillissement cutané, mais elles sont toutes confrontées un jour ou l’autre aux rides. Face à cette réalité, laquelle ne s’est jamais regardée dans le miroir en imaginant estomper ces marques du temps, tout en tendant légèrement la peau du visage du bout des doigts? Rien d’anormal dans une société où la relation au vieillissement a changé: on vit plus longtemps, on se sent jeune plus longtemps, on voudrait parfois que le physique suive l’âge ressenti.
Ajoutons à cela le fait que les techniques anti-âge, qui semblaient jusqu’à il y a peu réservées aux stars, sont de plus en plus affichées sur les réseaux et banalisées dans les dîners. Puisqu’y avoir recours n’est plus un tabou, mieux vaut connaître tous les aspects de la technique et questionner les inquiétudes qu’elle nourrit, à commencer par la peur de ne plus se reconnaître après une injection. Une crainte légitime selon Jeaninne Pirotte, médecin esthétique.
Oui, le botox peut dénaturer un visage. Mais si c’est le cas, c’est que le praticien a mal dosé la quantité de produits à injecter
Surtout, trouver un praticien mesuré
“Il existe un grand nombre de croyances autour de la médecine esthétique, nous dit la spécialiste. La première est de penser que le botox va complètement transformer un visage et le rendre peu expressif”. Les choses seraient beaucoup plus complexes: “Effectivement, le botox peut dénaturer un visage. Mais si c’est le cas, c’est que le praticien a mal dosé la quantité de produits à injecter, ou que son but est de lisser le visage de sa patiente, en immobilisant totalement le muscle”.
Pour la docteure, la clé est donc de trouver le praticien qui utilisera le dosage adéquat. Elle rappelle: “Une ride est créée par la cassure répétée de la fibre cutanée, elle-même due à un mouvement répété. Le temps passe, et une sorte de crevasse de plus en plus profonde se forme. À terme, le collagène naturel n’arrive plus à combler cette cassure, surtout après 35 ans. Utilisé à bon escient, le botox vient en soutien à la régénération cutanée en atténuant la puissance de contraction du muscle, sans la stopper”.
Dissocier absence de rides et beauté
Pour la spécialiste, il est crucial de dissocier peau lisse et beauté: “Chaque année, des femmes me consultent me demandant un visage parfaitement lisse. Chose que je refuse. Comme si avoir des rides était incompatible avec le fait d’être belle. Les rides, justement, peuvent être vraiment charmantes, et c’est aussi ce qui fait de nous une personne unique. Avant de penser au botox, j’invite toutes les personnes à s’aimer telles qu’elles sont”.
Quand une personne me consulte, j’analyse son visage et ses besoins. On voit ce qui la pousse à envisager le botox, et si c’est vraiment nécessaire
À quel âge consulter, alors?
On sait que les rides ont tendance à être plus marquées après 35 ans, puisque c’est à cet âge que l’on observe un réel vieillissement cellulaire. C’est d’ailleurs généralement au même moment qu’apparaissent les premiers cheveux blancs. Selon Jeannine Pirotte, plutôt que cet âge-pivot, il faudrait envisager le botox quand certaines rides ou ridules commencent à se marquer plus que d’autres, afin d’éviter qu’elles ne s’approfondissent, et si ces dernières provoquent des complexes et/ou une baisse de confiance en soi. Ainsi, pas question de courir chez le médecin esthétique à la première ride, ou de vouloir traiter la totalité du visage: “Quand une personne me consulte pour la première fois, j’analyse son visage et ses besoins. On voit ensemble ce qui la pousse à envisager le botox, si c’est vraiment nécessaire et ce que je peux faire pour l’aider”.
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5 essentiels à connaître avant de prendre rendez-vous
Connaissez-vous ces prérequis sur la pratique?
1. Fumer et s’exposer au soleil détruit le collagène naturel
Notre capital collagène diminue si l’on fume et/ou si l’on s’expose au soleil avec un SPF insuffisant. Raison pour laquelle l’experte conseille d’avoir la meilleure hygiène de vie possible et de mettre une crème anti-UV, même en hiver.
2. Les injections de botox sont à refaire tous les 4 à 5 mois
Au fur et à mesure du temps, les muscles vont bouger avec plus de force et creuser à nouveau le visage. Raison pour laquelle il est conseillé de refaire des injections trois fois par an environ.
3. Le botox met plusieurs jours à faire effet
Si vous vous attendez à ressortir de chez le médecin esthétique avec un effet immédiat, sachez qu’il n’en sera rien. Il faut plusieurs jours pour voir l’effet définitif de l’injection, entre sept et dix jours environ.
4. Le prix varie, exigez la clarté
Impossible de connaître le prix exact d’un traitement avant le rendez-vous, car cela dépendra de la dose choisie par le médecin, mais aussi du tarif qu’il pratique. Un conseil donc: prenez un premier rendez-vous afin de faire une analyse de vos besoins, mais aussi de la manière dont le praticien travaille. Et demandez clairement qu’il note les prix par écrit.
5. On évite le botox dans le bas du visage
Comme le botox a pour conséquence de ralentir la mobilité des muscles, c’est l’acide hyaluronique qui sera privilégié dans le bas du visage (lèvres, menton…). Contrairement au botox, l’acide hyaluronique va venir combler les rides tout en gardant la mobilité du visage. Cette technique, un peu plus onéreuse que le botox, a aussi une durée de vie supérieure, puisqu’elle est à refaire tous les onze à douze mois seulement.
Les contre-indications médicales
Il existe des contre-indications aux injections de botox:
- Grossesse/Allaitement
- Maladie d’origine neuro-musculaire
- Prise d’anti-coagulants
- Allergie à l’un des composants du botox
- Prises de certaines familles d’antibiotiques
- Infection cutanée
Les effets secondaires
S’ils sont pour la plupart bénins et de courte durée, plusieurs effets secondaires sont à envisager: rougeur et/ou douleur à l’endroit de l’injection, allant parfois jusqu’à l’ecchymose, gonflement, faiblesse musculaire si le produit est injecté en trop grosse quantité. Des réactions allergiques sont aussi possibles et dans de plus rares cas, comme des maux de tête et nausées.
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