Quel est le rôle de l’ocytocine dans l’accouchement et le post-partum?
L’ocytocine joue un rôle primordial pendant l’accouchement, mais aussi durant la période qui suit. Céline Bazin, sage-femme et auteure du livre Vivre sereinement le 4ème trimestre de grossesse, nous explique.
Des premières règles à la ménopause, les hormones jouent un rôle crucial dans la vie des femmes. Parmi elles, l’ocytocine qui intervient au moment de l’accouchement et dans les semaines qui suivent la naissance d’un enfant. Cette hormone provoque les contractions, aide le corps à expulser le bébé et le placenta et favorise la lactation.
L’ocytocine, secret d’une naissance heureuse
L’ocytocine permet à la future maman de se mettre “dans sa bulle de travail” pendant l’accouchement et d’accueillir les contractions au mieux. Si cette hormone est sécrétée naturellement par le corps, elle ne peut l’être que si les conditions dans lesquelles se trouve la maman sont favorables. “Lorsqu’elle est diffusée dans le corps, l’ocytocine n’arrive jamais seule, nous explique Céline Bazin, sage-femme. Elle est accompagnée de l’endorphine, qui agit comme un anti-douleur puissant. Ces deux hormones forment un cocktail incroyable pour la femme qui met au monde un bébé”.
Pour que ces deux hormones – qui utilisent le même canal de diffusion – soient sécrétées en suffisance dans le corps lors de l’accouchement, il faut que la femme se sente en sécurité, respectée et aimée… De manière pratique, il faut également qu’elle soit installée confortablement et que l’atmosphère soit apaisante: salle de travail calme, lumière tamisée, odeur agréable, etc. “Si la future maman vit son accouchement dans ces conditions, elle sera envahie d’une vague hormonale assez puissante et aura toutes les chances de vivre un accouchement serein”.
Et si l’ocytocine manque?
Si, à l’inverse, la future maman n’est pas dans les conditions optimales, la diffusion d’ocytocine sera court-circuitée par l’adrénaline, hormone que l’on produit lorsqu’on se sent en insécurité, en danger, qu’on se sent triste et/ou incomprise. Les contractions seront alors peu efficaces et l’accouchement risque d’être difficile, ce qui augmente le risque de complications et d’une intervention médicale. Le post-partum sera aussi lourdement impacté: difficulté de créer du lien, démarrage compliqué de la lactation…
Un accouchement plus naturel
Céline Bazin prône la mise en place d’une préparation à la naissance en pleine conscience: “La première chose est de se renseigner sur la manière dont réagit notre corps pendant l’accouchement, afin d’avoir une vue éclairée sur le sujet. Ensuite, on va pouvoir travailler sur un vrai projet de naissance, mais aussi préparer sur le plan affectif l’arrivée de ce bébé et les premiers mois de notre vie avec lui. Selon moi, le premier réflexe est de travailler sur les peurs et les idées reçues que l’on a autour de l’accouchement. Dans notre société, on a tendance à penser qu’une femme ne sait pas accoucher sans support médical. Or, si elle est en bonne santé et bien préparée, une intervention médicale n’est pas toujours nécessaire”, détaille Céline Bazin.
Selon la pro, la clé d’un accouchement heureux est d’avoir confiance en soi et en sa capacité à mettre au monde. “Une femme respectée dans ses choix et actrice de son accouchement sera baignée d’ocytocine et d’endorphine, et aura toutes les chances de le mener à bien, avec le minimum d’intervention médicale”.
L’importance de l’entourage le jour J
L’environnement dans lequel une future maman donnera naissance à son bébé est d’une importance capitale. Il est important de choisir avec soin et conscience l’endroit où l’on accouchera, mais aussi l’équipe qui nous épaulera pour donner naissance. La personne qui accompagne la future maman devra avoir un rôle actif et extrêmement bienveillant: lui dire des mots doux, la masser, s’assurer que les personnes autour respectent ses choix et ses besoins, faire en sorte qu’elle soit en sécurité, etc.
Un bain d’ocytocine au troisième trimestre
La sage-femme conseille aux futures mamans de faire de leur bien-être une priorité dès le 6e mois de grossesse: “Pendant le troisième trimestre de grossesse, il s’agit de sécréter un maximum d’ocytocine. Alors on prend soin de soi sans culpabiliser: on évite le stress, on se met dans une bulle, on prépare son cocon, on se fait des masques, on passe de doux moments avec son partenaire, on fuit l’agitation… L’objectif est d’être dans la détente, l’amour et la bienveillance pour que l’ocytocine puisse préparer le corps à l’arrivée de bébé”.
Ocytocine et post-partum: la recette magique
Après l’accouchement, il est prouvé qu’un taux important d’ocytocine dans le sang permet notamment de:
- Réduire le baby blues, dû justement à la chute vertigineuse des hormones de grossesse, 3 à 5 jours après l’accouchement.
- Créer un lien fort avec bébé, qui se veut assez fusionnel les premiers mois.
- Stimuler la lactation et donc la bonne mise en route de l’allaitement maternel.
Trois recommandations en or
Même recommandation de la spécialiste après l’accouchement: elle suggère aux futures mamans de “baigner” dans l’ocytocine durant ce désormais célèbre quatrième trimestre de grossesse pour éviter stress, pleurs et inconfort.
- Demandez au co-parent ou à l’entourage de vous chouchouter: vous n’avez pas à gérer seule le quotidien et bébé, si ce projet est bien une aventure de couple. Si vous êtes seule, faites-vous soutenir par votre entourage (parents, amis, voisins…).
- Déléguez: en prenant une aide-ménagère, en commandant les repas chez le traiteur pour éviter la corvée cuisine, en donnant vos lessives à vos parents, etc.
- Pratiquez le peau à peau: l’ocytocine étant l’hormone de l’attachement, pratiquer le peau à peau et le portage avec bébé ne peut être que bénéfique! Vous boosterez ainsi la sécrétion de cette hormone et aurez toutes les chances d’être en amour avec votre nourrisson, mais aussi de ressentir une intense sensation de bien-être.
- Soyez à l’écoute de vos besoins: en continuant à prendre soin de vous et en étant douce et bienveillante avec vous-même.
Pour aller plus loin sur le sujet
Le livre de notre experte, Vivre sereinement son quatrième trimestre de grossesse, paru aux éditions La Plage et vendu au prix de 16,05€ sur le site de la Fnac.
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