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Grossesse: tout ce qu’on ne peut plus faire quand on est alitée

Par Tatiana Czerepaniak

Votre grossesse vous impose de rester allongée? Deux sages-femmes nous expliquent tout ce qui est interdit aux femmes enceintes qui doivent rester alitées jusqu’à la naissance de leur bébé.

L’alitement est certes peu fréquent mais certaines grossesses nécessitent parfois un repos absolu pour la future maman et ce, afin de préserver son bébé. Un arrêt forcé qui est souvent difficile à vivre pour celles à qui il est imposé. Cette contrainte à rester couchée semble en effet impossible à respecter sur le long terme, surtout si cette décision est prise en début de grossesse. Melyssa Chambard et Melanie Vanduyfhuys sont sages-femmes au sein de “La bulle”, une maison de naissance située à Feluy, non loin de Nivelles. Selon elles, plusieurs raisons médicales peuvent expliquer un alitement.

Alitement: les raisons médicales possibles

La raison la plus courante est le risque de fausse couche ou d’accouchement prématuré. “Des contractions à répétition qui ont un impact sur le col, une poche des eaux fissurées, un col qui se dilate ou qui s’efface loin de la date du terme, un placenta qui se décolle… Autant de choses qui peuvent expliquer que le gynécologue mette la future maman au repos forcé et en position couchée”, nous décrivent les sages-femmes. “Dans les cas les plus sévères, les futures mamans sont d’ailleurs alitées à l’hôpital, mais c’est heureusement très rare”.

Alitement à la maison, pour les cas plus modérés

La mise au repos est graduée selon le risque d’accouchement prématuré. Cela va dépendre des cas… Si le col est très ouvert, par exemple, une hospitalisation est alors recommandée. Mais dans des cas plus modérés, la maman en devenir est invitée à se reposer – et donc à rester couchée – à son domicile. Les deux sages-femmes nous expliquent pourquoi: “En étant couchée, on évite que les activités – parfois intenses – des futures mamans actives n’aient un impact sur le col de l’utérus, la fissure de la poche des eaux, ou bien n’affecte plus encore le décollement placentaire. Le fait de rester en position allongée est très important, puisqu’être assise revient à la même chose que de rester debout, du moins sur la manière dont cela agit sur l’utérus”.

Tout ce qu’il faut éviter de faire

En cas d’alitement à la maison, un mot d’ordre: rester couchée le plus souvent possible! Une résolution certes difficile à tenir, mais importante pour se donner toutes les chances de garder bébé au chaud le plus longtemps possible, et idéalement jusqu’à 37 semaines de grossesse, date à laquelle tout risque d’accouchement prématuré est évincé. Les deux sages-femmes de la bulle nous expliquent tout ce qu’il est préférable d’éviter.

  • Les longues périodes en position debout: être alitée ne veut pas dire interdiction de se lever – soyez rassurée, aller faire pipi est autorisé – mais surtout de privilégier la position allongée le plus souvent possible. Il vous est donc permis de vous lever pour vous servir une petite tisane ou faire la vaisselle, à condition de ne pas rester debout trop longtemps.
  • Les sorties extérieures: pas d’interdiction non plus de traverser la rue pour aller chercher son pain (ou une douceur réconfortante). En revanche, on évite de s’engager dans des longues courses au supermarché, dans une visite de musée ou autres sorties nécessaires ou ludiques. Et ce, même si on s’ennuie tellement qu’un passage au magasin du coin nous semble (presque) aussi excitant qu’un voyage à l’autre bout du monde. On se fait livrer, et on reste bien au calme chez soi.
  • Les tâches ménagères: inutile d’envisager ce repos forcé comme l’occasion de faire votre grand nettoyage ou de peindre la chambre de bébé, les tâches ménagères sont à éviter. L’occasion de déléguer à une tierce personne: votre conjoint, la voisine qui vous propose de faire vos lessives, belle-maman qui reprend une manne de repassage, une aide-ménagère qui vient quelques heures par semaine.
  • Les charges lourdes: on oublie les déménagements ou le montage de meubles, qui sont des charges beaucoup trop lourdes pour toutes les futures mamans, surtout en risque d’accouchement prématuré.

Si on a déjà un (ou des) enfant(s), on fait comment?

Difficulté supplémentaire: être alitée alors qu’on est déjà maman d’un ou plusieurs enfants. Si c’est votre cas, les sages-femmes conseillent de ne pas porter les enfants à bras, même dans le cas d’un petit: “un enfant porté c’est comme porter une charge lourde. À éviter, donc”. On privilégie plutôt les moments câlins dans le canapé ou les histoires du soir dans le lit.

Tenir le coup psychologiquement: 3 conseils

Un alitement peut peser lourd sur le moral d’une future maman. Nos expertes nous expliquent comment tenir le coup en trois conseils utiles:

  • Se trouver un passe-temps créatif: crochet, mandala, tricot, écriture… Les sages-femmes conseillent aux futures mamans alitées de s’initier à une ou plusieurs activités manuelles où elles pourront produire quelque chose: “C’est important, car ça donne la sensation d’être utile, de faire quelque chose de concret, et ça leur remonte le moral”.
  • Demander de la visite: inviter les copines pour le goûter, belle-maman à papoter, la voisine à prendre le café… L’idée est d’avoir une semaine ponctuée de visites agréables pour vous évader sans bouger. Vous pouvez aussi demander à votre gynécologue de vous prescrire la visite hebdomadaire d’une sage-femme, qui vous soutiendra dans cette épreuve et fera le suivi de votre grossesse.
  • S’informer sur sa grossesse et son accouchement: être alitée, c’est avoir beaucoup de temps libre. Profitez-en pour vous informer sur les raisons de cet alitement, la suite de votre grossesse et la manière dont vous souhaitez accoucher. “S’informer par soi-même en lisant des articles, des livres ou encore en suivant des webinaires sur la grossesse permet de développer sa pensée et de construire son propre avis sur les recommandations des spécialistes, mais aussi se préparer au mieux à la naissance du bébé”.

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