Une grossesse au-delà de 35 ans est-elle réellement plus risquée?
Sur le plan médical, une grossesse après 35 ans est qualifiée de gériatrique. Si ce terme peut sembler sévère, porter un enfant après cet âge est évidemment possible. Il faut toutefois y apporter plus d’attention.
Dans notre société actuelle, de plus en plus de femmes choisissent d’avoir des enfants après 35 ans. Chaque parcours est unique et les raisons d’une grossesse tardive varient d’une femme à l’autre, mais ces facteurs sont souvent cités:
- Certaines ont préféré d’abord se consacrer à leur carrière, leur passion…
- Certaines ont mis du temps à trouver un(e) partenaire de vie et/ou à tomber enceintes.
- D’autres voient leur désir de maternité se manifester plus tardivement.
- D’autres encore ont déjà eu des enfants plus jeunes ou avec un autre co-parent et souhaitent enfanter à nouveau.
Pourquoi “gériatrique”?
Une grossesse est qualifiée de gériatrique lorsque la future maman est âgée de plus de 35 ans. “Mais en général, la majorité des complications liées à l’âge apparaissent après 43 ans. C’est notamment pour cette raison que la fécondation in vitro n’est plus remboursée après 43 ans en Belgique”, nous explique Anne-Cécile Cheron, gynécologue obstétricienne au Grand Hôpital de Charleroi, et spécialisée dans les grossesses à haut risque.
Les chances de tomber enceinte de manière naturelle se réduisent après 35 ans car la réserve ovarienne diminue avec l’âge. “Les ovocytes sont de moins bonne qualité et peuvent, de ce fait, entraîner des risques pour le fœtus, des problèmes de chromosomes (trisomie, par exemple), des malformations du cœur, des poumons, des pieds, etc.”, poursuit Dr Cheron. Il est donc nécessaire de mettre en place un suivi plus intensif de la femme si elle a plus de 35 ans et encore plus au-delà de 43 ans.
Pour la maman, des risques non négligeables
Les gynécologues seront d’autant plus attentifs lors des suivis de grossesse chez les femmes plus âgées. “On les suit incontestablement de plus près”, affirme Anne-Cécile Cheron. Les femmes enceintes de plus de 35 ans présentent, en effet, un risque accru de développer certaines pathologies telles que le diabète gestationnel, l’hypertension ou la pré-éclampsie. “Malheureusement, ces complications, lorsqu’elles surviennent pendant la grossesse, ont davantage de chances de persister ensuite. En revanche, chez une femme plus jeune, ces conditions, si elles se manifestent, disparaissent généralement après l’accouchement”.
Cependant, ces risques ne sont pas une fatalité. De nombreuses femmes plus âgées vivent leur grossesse sans aucun problème.
Un stress pour le corps
Même si la grossesse se déroule bien et que les éventuelles pathologies sont correctement prises en charge, les femmes âgées de plus de 35 ans ont un plus grand risque d’accouchement prématuré. “Lors d’une grossesse gériatrique, les contractions peuvent survenir plus tôt et les fausses couches sont malheureusement plus fréquentes”, constate Dr Anne-Cécile Cheron. Le stress peut jouer un rôle dans ces cas de figure. Elle ajoute: “Bien qu’il soit essentiel de ne pas considérer la grossesse comme une maladie, elle représente tout de même un stress important pour le corps. Et ce stress est clairement différent à 20 ans qu’à 43 ans. Les patientes qui ont déjà eu un enfant dans leur vingtaine le constatent: la grossesse à 40 ans est différente. Elles se sentent beaucoup plus fatiguées”.
Les femmes âgées de plus de 35 ans ont un plus grand risque d’accouchement prématuré
Pour celles qui ont recours à la fécondation in vitro, la situation est encore plus complexe, générant un stress supplémentaire. En effet, ces femmes sont souvent bien informées des risques potentiels, ce qui peut amplifier l’anxiété.
Hygiène de vie irréprochable pour grossesse sereine
Vous l’aurez compris, une grossesse peut se dérouler sereinement si vous êtes en bonne santé avant de concevoir. Pour cela, il est essentiel de travailler sur votre hygiène de vie: adoptez une alimentation équilibrée, pratiquez une activité physique régulière, prenez des suppléments vitaminiques si nécessaire et surtout, prenez soin de vous, tant physiquement que mentalement.
“Surveillez votre diabète, votre tension artérielle et suivez les traitements adaptés à une potentielle grossesse. Si vous souffrez d’une maladie immunitaire, assurez-vous qu’elle soit bien contrôlée avant de vous lancer. En résumé, commencez votre grossesse avec le meilleur capital santé possible”, conclut Dr Anne-Cécile Cheron.
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