Bébé en siège: comment l’aider à se retourner?
Votre bébé ne se présente pas la tête en bas et vous voulez l’aider à trouver le chemin? Avant de pratiquer une version, manipulation médicale qui peut être douloureuse, tentez ces techniques détaillées par une sage-femme.
Pour qu’un accouchement se passe au mieux, il est souhaitable que le bébé soit placé tête en bas dans l’utérus de la mère, dirigé vers le vagin. En fin de grossesse, la majeure partie des bébés se placent correctement. Cela arrive généralement entre la 30e et la 35e semaine d’aménorrhée. Dans de rares cas, un bébé pourra déjà se retourner définitivement à 24 semaines, quand un autre se décidera après 36 semaines.
Qu’est-ce qu’un bébé en siège?
Pour 3 à 5% des bébés, passer en position tête en bas ne se fera pas naturellement. On considère qu’un bébé est en siège lorsque ce sont ses pieds ou ses fesses qui pointent vers le bas. Il existe plusieurs types de siège:
- Le siège complet: les jambes du bébé sont repliées sur le ventre et les pieds sont près des fesses.
- Le siège décomplété: les jambes du bébé pointent vers le haut, ses pieds sont donc près de sa tête.
- Le siège en mode pieds: au moins un des pieds pointe vers le bas.
Jusqu’à quand un bébé peut-il se retourner?
À partir de la 30e semaine, si vous constatez que votre bébé se présente en siège, vous pouvez tester les options suivantes pour tenter de l’encourager à se retourner et ainsi éviter la version.
6 méthodes pour aider bébé à se retourner
Pour Clarisse Portela, sage-femme à Genval, plusieurs méthodes ont démontré leur efficacité. Yoga, acupuncture, kinésithérapie… Les choix sont nombreux, mais attention, il n’y a rien de magique: “C’est souvent la combinaison de plusieurs méthodes qui porte ses fruits.” En effet, si votre bébé a trouvé son bonheur en siège, ce n’est probablement pas en faisant le chien tête en bas dix minutes par jour que vous allez le déloger.
1. Acupuncture
Pour Clarisse Portela, l’acupuncture peut vraiment être une solution. “C’est purement empirique, mais ça fonctionne, c’est sûr! Certaines praticiens ne font que de la périnatalité, dirigez-vous vers eux”, conseille-t-elle. L’acupuncteur va positionner de fines aiguilles sur plusieurs endroits du corps de la maman, ce qui aurait comme effet d’augmenter la quantité de liquide amniotique dans le ventre, et ainsi aider le bébé à se retourner. Souvent, on pratique aussi la moxibustion, qui consiste à chauffer l’extrémité du petit orteil de la maman. Ce point aurait pour principale fonction de stimuler l’activité du bébé et de provoquer sa rotation. Ces deux méthodes sont très appréciées, elles sont indolores et sans danger pour la maman et le bébé.
2. Spinning babies
Cette méthode née aux États-Unis est encore peu connue chez nous. Elle part du principe que la position fœtale est importante et que l’améliorer ou la modifier sera bénéfique tant pour le confort pendant la grossesse que l’avancée du travail, et que cela faciliterait l’accouchement. “Certaines sages-femmes y sont formées en Belgique. Grâce à des exercices, la maman va pouvoir ‘faire de la place’ à son bébé”, nous explique Clarisse Portela. “On va inviter la future mère à faire des bercements du bassin, bouger d’un côté à l’autre ses hanches par exemple, ou encore à travailler avec une écharpe. Ces exercices aident aussi pour soulager les douleurs pendant la grossesse.”
3. Yoga
Le yoga peut, lui aussi, soulager les douleurs et faire en sorte que le bébé trouve une nouvelle place dans l’utérus. Plusieurs postures, pratiquées 15 à 20 minutes matin et soir, peuvent parfois porter leurs fruits. Toutes consistent à surélever le bassin par rapport à la tête. La position la plus connue est le “pont indien”, ou le “petit pont”, tiré du Hatha yoga. Ici, la maman est allongée sur le dos, les pieds au sol. En soulevant le bassin à plusieurs reprises vers le ciel, le bébé pourrait avoir des chances de se retourner.
L’ostéopathe va pouvoir libérer un certain espace dans le ventre, cela nécessitera parfois plusieurs séances
4. Ostéopathie
“Dans certains cas, consulter un ostéopathe peut aider un bébé à se positionner correctement. L’ostéopathe va pouvoir libérer un certain espace dans le ventre de la mère, cela nécessitera parfois plusieurs séances”, précise Clarisse Portela. Grâce à de légères pressions, l’ostéopathe va tenter de donner plus de mobilité au bassin et aider à relâcher le muscle utérin, ce qui offrira plus d’espace au bébé pour l’inciter à se placer la tête en bas.
5. Kinésithérapie
Plusieurs séances de kinésithérapie post-natale vous seront prescrites après la naissance de votre enfant. Mais durant votre grossesse aussi, ce praticien peut vous aider. “Le kiné travaille sur le diaphragme et le périnée, il pourra assouplir la zone pour que le bébé ait plus de latitude pour se tourner”, explique Clarisse Portela.
6. Micro kiné
La micro kiné trouve ses origines dans la kinésithérapie, mais elle est fort différente. Ici, le spécialiste pratiquera des micro palpations manuellement sur le corps de la mère: de légères pressions, de simples touchés des deux mains, aucune manipulation forte. L’idée est de donner de “nouvelles informations” au corps, qui serait chargé de tensions créées par le souvenir d’agressions de natures diverses (physiques, psychiques, émotionnelles, etc…), récentes ou anciennes. Ces micro palpations déclencheraient un mécanisme d’auto-correction dans le corps qui, dans ce cas-ci, pourrait aider la mère à soulager ses tensions et ainsi faire en sorte que le bébé trouve une meilleure position dans son ventre.
Et la version?
Pour vous éviter de passer par une césarienne, l’équipe médicale peut suggérer de pratiquer une version externe. La manœuvre consiste à changer la position du bébé manuellement en appuyant sur le ventre de la maman. Même si l’opération en elle-même ne dure que quelques minutes, elle peut être très inconfortable ou douloureuse pour la mère. De plus, le taux de réussite tourne autour des 40%. Le succès de la version dépend de plusieurs critères, comme l’engagement des fesses du bébé dans le bassin, de la position de son dos, du placenta de la maman et de la quantité de liquide amniotique.
Le siège n’est pas une fatalité!
L’accouchement en siège pouvant être plus compliqué, il arrive que les gynécologues conseillent d’opérer une césarienne. Pourtant, un accouchement par voie basse est souvent possible. “En Belgique, beaucoup de gynécologues n’ont plus la main pour pratiquer des accouchements de bébés en siège par voie basse”, souligne Clarisse Portela. Certains hôpitaux ont mis en place des services dédiés, comme l’hôpital Erasme à Bruxelles, qui possède une clinique du siège. “Évidemment, même quand c’est possible, toutes les mamans ne sont pas candidates”, rappelle la sage-femme. Après concertation, l’équipe médicale définit si un accouchement en siège est possible. Ensuite, c’est aux parents de décider. C’est d’ailleurs l’un des seuls cas de figure où les parents peuvent faire le choix d’opter pour une césarienne en Belgique.
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