L’hypersensibilité a-t-elle un impact sur le sommeil de l’enfant?
Empathiques, créatifs, sensoriels et connectés au monde, si les hypersensibles ont de grandes qualités découlant de leur particularité neurologique et émotionnelle, il n’est pas toujours simple pour eux de vivre avec ses côtés négatifs, telle que la gestion parfois difficile de l’endormissement et du sommeil.
L’hypersensibilité et le sommeil: un équilibre difficile
De nombreux parents dont les enfants sont hypersensibles ont remarqué combien leurs petits avaient du mal à trouver le sommeil: endormissement compliqué, insomnie, cauchemar ou encore frayeur nocturne… accéder au sommeil est parfois un vrai parcours du combattant. Et si à l’heure actuelle, aucune théorie n’a mis en lumière un lien clair entre l’hypersensibilité et les troubles du sommeil, selon Claudio Abayuba Godoy, thérapeute familial, le simple fait d’être plus sensible et vigilant peut effectivement laisser penser qu’il pourrait avoir un lien entre l’hypersensibilité et les troubles du sommeil.
Si sa réponse s’appuie surtout sur des constats, il nous invite à mettre le sommeil au centre du sujet, du point de vue des personnes n’étant pas hypersensibles: “l’endormissement est un moment crucial de la journée. Chaque jour, on répète cette action ‘simple’ qui est de dormir, mais qui ne l’est pourtant pas tellement: elle permet au corps et à l’esprit de faire une pause, de se reposer. Mais ce n’est pas tout, elle est aussi importante pour la croissance et pour la mémoire. En effet, c’est pendant le sommeil que notre corps récupère, que notre mémoire enregistre et que nous rechargeons nos batteries pour affronter le lendemain au mieux.
Allons donc un peu plus loin dans la réflexion: la qualité de notre sommeil est intimement liée au déroulement de notre journée, et aux stimuli que nous rencontrons. Par exemple, il n’est pas rare de voir des enfants qui ont un sommeil agité ou qui sont plus anxieux pendant la nuit. En soi, c’est assez normal: c’est juste le cerveau qui est en train de travailler toutes les informations reçues en journée. Mais imaginez un instant que si nous, les non-hypersensibles, avons déjà du mal par moment à trouver un certain équilibre pour nous endormir… Que penser justement des personnes qui vivent au quotidien avec une analyse plus intense des informations qui les entourent?
Or, si nous n’avons pas un ‘bon’ sommeil, cela influence le fonctionnement de notre cerveau, mais aussi tout le reste du corps. Cela porte atteinte à notre traitement de l’information, à nos aptitudes mentales, à notre mémoire, notre faculté de concentration… pour finir par influencer nos émotions et notre tolérance. Et tout particulièrement chez les ultra-émotifs”, nous explique le spécialiste pour nous parler du sommeil des hypersensibles.
Aider mon enfant hypersensible à accéder au sommeil
S’il n’y a pas de solution miracle, on peut aider les enfants ayant une sensibilité supérieure à la norme à trouver le sommeil. Voici 5 conseils à appliquer au quotidien:
1. Mettre en place un moment calme
Si les hypersensibles ont parfois tant de mal à trouver le sommeil, c’est souvent pour deux raisons: soit parce qu’ils sont tracassés par quelque chose de spécifique, soit parce qu’ils n’ont pas réussi à sortir de leur état de stress présent pendant la journée. Pour réguler les émotions et faire descendre la pression, il est important de proposer un moment “tampon” le plus calme possible: 30 minutes de lecture avant de s’endormir, faire passer de la musique apaisante, tamiser les lumières… C’est à vous de voir ce qui fonctionne avec votre enfant, ce qui lui permettra d’être apaisé.
2. Bannir les écrans
C’est bien connu, les écrans ont un effet excitant et peuvent provoquer des troubles du sommeil, voire de l’insomnie. Les écrans sont donc à bannir une bonne heure avant la mise au lit.
3. Ritualiser au maximum le coucher
Les rituels sont une ligne conductrice qui sécurisent les enfants, et particulièrement les ultra-sensoriels. Ils permettent de mettre l’enfant en condition et de l’accompagner vers le sommeil. Attention, une fois mis en place, il sera important de le garder au maximum, sous peine de stresser l’enfant, qui sera alors en perte de repères et plus vite anxieux.
4. Déposer les émotions de la journée
Un enfant hypersensible aura tendance à amener son débordement émotionnel jusque dans son lit, surtout s’il ne l’a pas verbalisé, ou s’il a vécu une journée difficile, forte en émotions: une dispute, un examen, une journée au parc d’attractions… Pour faire sortir tout cela de sa tête, la meilleure solution est encore qu’il les verbalise. Pour cela, il existe quelques techniques: faire chaque soir un dessin sur la journée passée afin d’en parler, ou bien faire la météo des émotions. Pour que cela fonctionne, il est important que le parent soit disponible émotionnellement et qu’il ait le temps de discuter sereinement avec l’enfant, sans pression.
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5. Proposer des techniques d’endormissement
Votre enfant n’arrive pas à verbaliser? Il existe plusieurs techniques pour apaiser son esprit: la méditation, l’auto-hypnose, le yoga du soir. Encore une fois, c’est à vous et votre enfant de trouver la technique qui lui conviendra. Le livre “Calme et attentif comme une grenouille” offre une méthode facile et accessible aux enfants pour calmer l’intellect et mettre en place des moments de calme et de détente.
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