Les enfants souffriraient aussi de charge mentale: 3 conseils pour l’éviter
Tout le monde sait aujourd’hui ce qu’est la charge mentale vécue par les parents (et principalement les mamans). Et il faut dire que nos vies ne nous permettent pas vraiment de souffler entre le ménage, la vie de famille, la vie sociale mais aussi la vie professionnelle et la vie de femme à gérer de front. Une vie rythmée qui peut, à terme, peser sur nombre de mamans. Elles se sentent débordées par tous ces impératifs, stressées, ou souffrent carrément de burn-out. Mais elles ne sont pas les seules à souffrir du stress occasionné par toute cette charge mentale. En effet, les enfants seraient eux aussi sous pression, voire carrément en souffrance face à un rythme de vie qui les dépasse.
Les enfants et la charge mentale
Si certains pensent que l’on a aujourd’hui tendance à sortir le terme “charge mentale” à toutes les sauces, la psychologue Aline Nativel Id Hammou, qui vient de sortir un livre sur le sujet, estime que nos enfants sont eux aussi en proie à l’épuisement. En cause, selon la spécialiste, notre vie moderne et la surcharge que l’on impose à nos petits dès le plus jeune âge, ainsi que leur surstimulation. Et entre l’école, la vie à la maison, les écrans, les jeux vidéo, les nombreuses activités extra-scolaires, les anniversaires…. il faut avouer que certains enfants ont un agenda aussi surchargé que leurs parents, voire plus encore.
Dans une interview au magazine web “20 Minutes”, la psychologue tire la sonnette d’alarme. Selon elle, les enfants d’aujourd’hui n’ont plus le temps de jouer et sont surchargés de tâches et d’activités. Et le risque pour la santé psychologique de ces enfants est important. “Un enfant avec trop de charge mentale va devenir un robot et risque de s’éteindre, de se perdre. Un peu comme une fleur qui se fane. Les symptômes sont très variés. L’enfant risque de régresser: certains se remettent à faire pipi au lit, d’autres développent des troubles de l’apprentissage, deviennent moins sociables. Ou ont des retards de croissance, des problèmes de poids (boulimique ou anorexique), des comportements addictifs, des troubles anxieux généralisés, des phobies… jusqu’à la dépression, je n’ai pas peur des mots”. Un constat qui fait, avouons-le, froid dans le dos.
Peut-on éviter que nos enfants souffrent de la charge mentale?
Selon Aline Nativel Id Hammou, la première chose à faire en tant que parent est d’arrêter de culpabiliser et, surtout, d’accepter que l’on peut se tromper, que l’on n’est pas et qu’on ne sera jamais un parent parfait. En tant que papa ou maman, on fait aussi des bêtises. “Le parent doit aussi accepter de se tromper, et ne pas hésiter à le dire à son enfant. Ce qui renvoie à l’idée que les adultes ne sont pas infaillibles. Ce n’est pas grave (…). Intuitivement, on connaît ses enfants. L’important reste de se faire confiance et d’essayer de s’adapter à la personne que vous avez en face”, conseille la spécialiste. Voici d’autres conseils utiles:
1. Ne pas surcharger l’enfant d’activités extra-scolaires
Si faire du sport ou participer à des activités artistiques est très enrichissant pour un enfant, le surcharger d’activités extra-scolaires aura un effet contre-productif: il devra courir chaque jour et passer de sa vie d’écolier à ses entraînements sans avoir le temps de souffler, ce qui peut provoquer fatigue et stress. Et pourtant, il n’est pas rare de voir des enfants cumuler trois ou quatre activités différentes sur la semaine. Pour éviter la charge mentale, un conseil: limitez les activités extra-scolaires à un domaine, voire deux grand maximum.
De cette manière, l’enfant pourra bénéficier de tous les bienfaits d’une activité et prendra plaisir à y participer. Si votre enfant fait du sport et participe à des matchs et des compétitions, il sera important qu’il reste dans un esprit positif et y participe pour le plaisir, sans se mettre de pression pour gagner absolument.
2. Demander à son enfant ce qu’il veut vraiment
La psychologue conseille aux parents de communiquer avec leurs enfants afin de savoir ce qu’ils veulent vraiment. “L’idée, c’est de leur demander ‘qu’est-ce que toi, tu veux?’, d’exprimer ce que vous voulez vous et de voir comment on fait pour trouver un compromis et être bien”, explique Aline Nativel Id Hammou. Il est inutile, par exemple, d’inscrire son enfant à un cours de guitare et de solfège alors qu’il n’aime pas la musique, juste parce que le parent souhaite qu’il éveille son côté artistique. Il sera préférable de l’inscrire à une activité qu’il aime vraiment et à laquelle il souhaite participer.
3. Prendre le temps de s’arrêter
“Lorsqu’un enfant souffre de charge mentale, il est important qu’il s’arrête quelques jours, pour se reposer”. C’est ce que propose la spécialiste et auteure de l’essai “La charge mentale des enfants”. Plus largement, il est important de “programmer” des moments creux pendant la semaine, sans activité et sans rendez-vous particulier, pour permettre à l’enfant (ainsi qu’aux parents) de se poser et de prendre le temps de jouer, de dessiner, de s’inventer des histoires… ou simplement de s’ennuyer.
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