Harcèlement à l’école: 1 enfant sur 5 est concerné!
En quelques mots
Le harcèlement à l’école est insidieux: il passe de la moquerie, à la bousculade, à la violence physique et verbale (critiques répétées, surnom péjoratif, fausses rumeurs), au vol, aux menaces. Une escalade de violence très difficile à gérer, surtout avec l’apparition du phénomène via les réseaux sociaux: même après l’école, le supplice continue puisque ce sont parfois des commentaires laissés ou des photos postées publiquement qui prennent le relais. Les signes qui peuvent vous alerter seront les changements au quotidien d’humeur et d’attitude de votre enfant, la baisse de ses résultats scolaires, l’absentéisme ou le décrochage scolaire.
Où les parents peuvent aller chercher des conseils
- Trois numéros de téléphone pourront vous aider si vous vous sentez démuni vis-à-vis de la situation:
- 0800/95.580 (Ecole & Parents)
- 0800/20.410 (Assistance écoles)
- 103 (SOS enfants)
- Travailler de concert: les parents, l’école et les services psychosociaux collaborent ensemble pour réaliser un véritable travail collectif pour préserver le bien-être de l’enfant dans le milieu scolaire.
Conseils pour les parents
Tout d’abord, il est important de ne pas renforcer la vulnérabilité de l’enfant et d’enrichir l’espace de paroles (les proches, les amis, la famille à qui l’enfant peut se confier).
• Réagir immédiatement: en identifiant le plus précisément possible la nature des problèmes vécus par votre enfant.
• Dialoguer ouvertement: pour connaître les faits et les éventuels auteurs et témoins.
• Éviter de contacter directement l’auteur des faits: cela aggraverait le problème!
• Prendre contact: avec le professeur concerné, le titulaire, l’éducateur, la direction de l’école.
• S’ouvrir à l’aide d’autres services: pms, médiation scolaire ou psychologues scolaires.
Conseils pour les écoles
• Nommer le phénomène: et prendre position contre lui avec l’aide d’organismes luttant contre le harcèlement scolaire.
• Mettre des règles précises, claires et concrètes: dans l’établissement scolaire, pour que chacun soit sensibiliser sur le sujet.
• Organiser une surveillance de qualité: pendant les cours et les temps de récréation.
• Optimaliser le dialogue entre les parents et les enseignants: travailler en synergie.
• Secours ponctuel: impliquer le titulaire de classe, le PMS, un médiateur scolaire.
Le harcèlement est punissable
Il est important que votre enfant sache que le harcèlement n’est pas normal. Vous pouvez lui expliquer que ce comportement est interdit par la loi!
• Au niveau pénal (pour les majeurs): article 442 bis: emprisonnement et amende pour “quiconque aura harcelé une personne alors qu’il savait qu’il affectait gravement par ce comportement la tranquillité de la personne visée”.
• Au niveau du tribunal de la jeunesse (pour les mineurs): des travaux d’intérêt général, une réparation des dommages par proposition du jeune, ou d’autres peines peuvent être prononcées par le tribunal de la jeunesse.
• Au niveau de l’éducation et du droit scolaire (élèves et professeurs): décret Missions: “Chaque établissement éduque au respect des convictions de chacun, au devoir de proscrire la violence tant morale que physique […] et de mettre en place des pratiques démocratiques de citoyenneté responsable au sein de l’école”. Décret anti-discrimination: “l’intervenant (dans l’éducation, la guidance psycho-médicosociale, l’encadrement,…) est tenu d’apporter aide et protection à l’enfant victime de maltraitance ou à celui chez qui sont suspectés de tels mauvais traitements”.
Des ressources à disposition des parents et des enfants
Emmanuelle Piquet a donné une conférence à TEDxParis. Elle est spécialiste de la question: comment mieux armer les enfants contre le harcèlement scolaire? Elle est l’auteure de nombreux livres sur le sujet, dont “Te laisse pas faire ! Aider son enfant contre le harcèlement à l’école“. Elle a fondé en France (à Lyon, Paris, Nantes) des centres de consultation et de formation dédiés aux souffrances scolaires des différents acteurs (enseignants, enfants, parents). Les centres s’appellent “Chagrin scolaire“.
Source : Le Ligueur; Image : Istock