Mon ado n’est pas motivé pour suivre ses cours à distance, comment l’aider?
Les jeunes Belges éprouvent des difficultés à suivre les cours à distance et frôlent, pour certains, le décrochage scolaire. Une réalité qui inquiète les parents, mais aussi les professionnels de l’éducation.
En juin 2020, 1 élève sur 5 était en décrochage scolaire suite au premier confinement. “Plus d’1 sur 2 sera en décrochage d’ici à la fin de cette année scolaire-ci”, avertit Diane Hennebert, directrice de “Out of the box”, école privée accueillant des élèves en décrochage depuis 2015. En cause: la reprise hybride des cours dans le secondaire. Un système qui tend à démotiver les élèves, lassés de vivre une partie de leur scolarité virtuellement.
L’école, on l’aime pour autre chose que les cours
Pour Diane Hennebert, l’école offre aux ados un terrain d’expériences sociales indispensables à la motivation pour les apprentissages. “Il est temps de comprendre qu’en soit, l’école n’intéresse pas vraiment les adolescents”, souligne la directrice. “Ce qu’ils aiment lorsqu’ils la fréquentent, ce sont les interactions sociales avec leurs amis, les expériences personnelles qu’ils peuvent y faire: les premiers amours, les amitiés qui se lient, les disputes, etc. Ils ne vont finalement s’intéresser aux apprentissages donnés au sein de l’école que si leurs professeurs sont assez bons et enthousiastes pour éveiller leur intérêt et attirer leur attention. En donnant la moitié des cours par écrans interposés, on a retiré ce qui permettait aux ados de s’intéresser à la scolarité. Il est donc logique qu’ils décrochent”, résume-t-elle.
“Un ordinateur ne remplace pas un professeur”
Si Diane Hennebert comprend que l’épidémie impose d’adapter la scolarité, elle reste convaincue d’une chose: les adolescents ne sont pas assez armés en terme d’autodiscipline pour suivre de manière autonome des cours en ligne. “Un ordinateur ne remplacera jamais un professeur, pour la simple et bonne raison que c’est le pédagogue qui insuffle à ses élèves motivation et discipline. De plus, les conditions de travail à la maison ne sont pas toujours optimales et les parents, eux-mêmes en télétravail, ne peuvent suppléer aux professeurs. Ils ne sont pas formés pour cela et ils n’ont bien souvent pas le temps”.
Des cours pas assez ludiques
La directrice pointe aussi du doigt le manque d’interactions dans les cours à distance: “Les professeurs peuvent rencontrer quelques problèmes à créer du contenu vidéo assez ludique pour éveiller la curiosité des élèves. Et c’est normal, ce ne sont pas des professionnels de l’image! Or, nos jeunes consomment beaucoup de vidéos très interactives, principalement via les YouTubeurs qui proposent des contenus qui stimulent l’intérêt des ados par la qualité des interactions. Dès lors, les cours donnés à distance peuvent sembler bien fades et inintéressants pour des jeunes gens”.
5 pistes pour réapprendre avec entrain
Manque d’interactions sociales et d’autodiscipline, mauvaises conditions de travail, cours à distance pas assez stimulants… Mais pour Diane Hennebert, il reste possible de limiter les dégâts. La pro de l’éducation nous donne ses conseils pour redonner aux adolescents le goût d’apprendre malgré des circonstances exceptionnelles.
1. Sortir au maximum les ados des écrans
Plusieurs études américaines tendent à prouver qu’une utilisation trop intensive des écrans favoriserait chez les enfants et adolescents un sentiment d’anxiété, mais aussi de solitude. Diane Hennebert conseille aux parents d’inciter leurs adolescents à faire autre chose dès qu’ils en ont la possibilité: lire, cuisiner, aller courir, faire du yoga, côtoyer des animaux, etc. Le but étant de les reconnecter au monde réel.
2. Éveiller leur intérêt via d’autres supports
… Et donc faire chose que “suivre des cours en ligne”. Par exemple écouter un podcast qui parle d’une matière vue à l’école, visiter un musée, lire un bouquin, regarder des vidéos malignes sur YouTube et des docus sur Netflix. L’idée est de développer leur curiosité, mais aussi de donner davantage de sens à ce qu’ils apprennent.
3. Les divertir
Il est vital selon Diane Hennebert que les adolescents ne s’enfoncent pas dans l’isolement. Essayez ainsi d’organiser des balades avec des amis, une sortie au musée avec un guide, une rencontre avec une personne exerçant un métier que l’adolescent aimerait faire plus tard… Pour qu’il puisse échanger avec des profils inspirants qui lui donneront envie de s’accrocher.
4. Fixer des objectifs atteignables
Proposez de petits paliers à atteindre dans le cas de travaux à rendre. Cela l’aidera à savoir par quelle tâche commencer et comment faire pour y arriver, mais aussi à se voir concrètement avancer. Résultat: il aura davantage confiance en lui et en sa capacité à apprendre.
5. Souligner le positif
En cette période si compliquée, chaque petite réussite se doit d’être soulignée et célébrée. Rendre compte de tout ce qu’il sait faire et souligner ce qu’il a entrepris lui permettra de garder – ou de reprendre – confiance en lui. De plus, cela lui apportera un joli panel d’émotions positives, et on sait combien ces sentiments sont importants si on veut qu’un adolescent prenne du plaisir dans l’apprentissage.
Parler des difficultés rencontrées au corps professoral
Votre adolescent est submergé par les travaux à rendre et/ou par les cours à distance? N’hésitez pas à en parler avec son titulaire ou ses professeurs. Vous pouvez par exemple demander un allègement des travaux à remettre, des cours à suivre ou un support différent s’il n’accroche pas aux cours à distance. Vous pouvez aussi demander le soutien du centre PMS de l’école, afin que des mesures soient mises en place pour lui venir en aide et éviter au maximum le décrochage scolaire.
Plus de conseils d’experts
- Parents séparés: comment éviter le conflit de loyauté chez l’enfant?
- Je ne l’aime plus mais je n’arrive pas à le/la quitter… Que faire?
- Burn-out ou mal-être au travail?
Vous ne voulez rien louper de nos news mode, beauté, déco, voyages? Vous cherchez des conseils psycho, sexo, santé pour être au top en tant que femme et/ou que maman? Suivez-nous sur Facebook et Instagram et inscrivez-vous à notre newsletter.