Les tips d’une coach en parentalité pour en finir avec le conflit des devoirs
Pleurs, crises: l’heure des devoirs peut parfois tourner au cauchemar et mettre à mal la relation entre le parent et l’enfant. On vous guide pour éviter et solutionner le conflit.
“Tu as des devoirs aujourd’hui?”: pour certains parents, la question est on ne peut plus banale, pour d’autres, elle est synonyme de stress et de conflit avec l’enfant. Un conflit qui peut parfois virer au cauchemar et entacher la relation. Si vous vivez cette situation au sein de votre foyer, vous savez combien il peut être usant d’avoir à vous battre pour qu’un enfant termine ses leçons. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de sortir de cette spirale infernale. Comment? En appliquant quelques principes de parentalité positive.
Crise des devoirs: les causes possibles
Pour éviter le drame, Maeliss Layeux, coach en parentalité, propose de s’attarder sur ce qui se cache derrière ces altercations répétées. Il est important de garder à l’esprit qu’un enfant n’entre pas dans le conflit par plaisir ou par caprice, comme certains aiment le dire. “Le conflit pendant les devoirs est à voir comme un signal d’alarme: quelque chose n’est pas ok pour l’enfant. Pour dénouer la situation, le rôle du parent sera tout d’abord de comprendre où ça coince”. On peut retenir que ce moment conflictuel est lié au stress, à un manque, à une surcharge de travail ou encore à des soucis survenus à l’école.
Du stress accumulé pendant la journée?
Après une longue journée d’école, un enfant peut revenir stressé, surtout s’il a vécu des émotions fortes en journée: nouvel apprentissage, dispute avec un copain, grande joie, etc. “Déjà sous tension, il sera difficile pour l’enfant de se concentrer sur son travail, nous dit Maeliss Layeux. Il se peut aussi que ce soit le parent qui soit stressé après sa journée de boulot, par exemple. On obtient un cocktail assez explosif menant presque systématiquement au conflit”. Vous l’aurez compris: parent et enfant sous pression ne font pas bon ménage.
Des besoins physiologiques non comblés?
“Avoir faim, soif, envie de se défouler ou de recevoir de l’amour… Difficile pour les enfants d’être enclins à faire leurs devoirs si leurs besoins physiologiques ne sont pas comblés”, confie la coach.
Le conflit pendant les devoirs est à voir comme un signal d’alarme
Une surcharge d’apprentissage?
Certains enfants éprouvent de réelles difficultés à se remettre au travail en rentrant chez eux après une journée complète à apprendre de nouvelles choses, parfois à un rythme qui ne leur convient pas. Résultat: une fois à la maison, impossible de travailler encore sans qu’ils n’explosent.
Des problèmes à l’école?
Selon Maeliss Layeux, les conflits à l’heure des devoirs peuvent aussi être le signe de difficultés rencontrées à l’école. Problèmes avec d’autres élèves? Soucis relationnels avec l’enseignant(e)? Difficultés de compréhension et/ou d’apprentissage? Autant de pistes possibles que le parent se devra d’explorer. “Réfléchir aux causes possibles permettra aux parents de décortiquer la situation et de comprendre d’où viennent ces conflits à répétition”.
Les astuces pour sortir du conflit
La coach en parentalité propose des pistes, en trois temps, qui pourraient vous permettre de mener des fins de journée plus calmes:
Avant de commencer
- On organise un moment “défouloir” à la sortie de l’école. On propose à son enfant des activités qui permettent de répondre à ses besoins physiologiques: un goûter au parc, une balade, 15 minutes de grimpette dans une plaine de jeux, de la lecture, des câlins, une recette de cuisine, un peu de dessin… L’objectif? Faire descendre le stress de la journée et décompresser avant de commencer à travailler.
- On prend le temps de déposer les émotions. On peut aussi se poser et papoter avec son enfant: “comment s’est passée ta journée?”, “Qu’as-tu fait de chouette aujourd’hui?”… L’idée est ici de proposer à l’enfant un espace pour mettre des mots sur ses émotions, petites ou grandes.
Pendant les devoirs
- On fait en sorte d’être vraiment disponible: lors des devoirs, faites en sorte d’être présent(e) à 100%. On évite de consulter son smartphone ou de faire une autre tâche en même temps.
- On est un soutien: stimuler son enfant positivement est un bon moyen de sortir du cercle vicieux des conflits pendant les devoirs. “On évite de pointer du doigt ce que l’enfant ne fait pas ou mal, mais ce qu’il réussit, en autonomie ou pas”. Pour y arriver, Maeliss Layeux conseille aux parents de s’intéresser à la communication non violente. Cette dernière permet de dialoguer, avec bienveillance, avec son enfant.
- On délimite une période: mettre un timing clair peut être sécurisant pour le parent et l’enfant, tous deux rassurés de ne pas passer toute la soirée devant des feuilles d’exercices. Pour cela, rien de plus simple, on se met d’accord sur un timing (généralement entre 15 et 30 minutes, selon l’âge de l’enfant) et on active une alarme, avec pour objectif de terminer les devoirs dans le temps imparti. Un challenge positif pour l’enfant.
- On ne s’acharne pas: selon l’experte, inutile de rester des heures coincés sur les devoirs, surtout si cela mène au conflit. “S’acharner ne mènera à rien, si ce n’est à de la démotivation et de la frustration. Quand on remarque que c’est trop compliqué, il est préférable d’arrêter avant d’exploser, quitte à reprendre les devoirs plus tard”.
- On fait un planning: si c’est possible, organisez avec votre enfant un planning des devoirs à faire sur la semaine. “En impliquant l’enfant dans cet agenda, on lui propose d’être acteur de ses apprentissages. Il aura une vision claire sur ses moments de travail, mais aussi ses moments de détente…
Il est important de faire descendre le stress de la journée avant de réviser
Après les devoirs
- On discute avec l’enseignant: Maeliss Layeux conseille de communiquer sur les difficultés rencontrées lors des devoirs. “Il est important de dire si c’est difficile, et de demander à l’enseignant(e) de l’aide: que la quantité des devoirs soit allégée pour un temps, un joker par semaine ou carrément une suspension temporaire des devoirs, si le besoin s’en fait ressentir”.
- On s’organise de chouettes moments en famille: “Il est essentiel que les enfants aient une vie en dehors de leur scolarité. C’est pourquoi je conseille aux parents de proposer des moments de partage en dehors de l’école et des devoirs: jouer aux jeux de société, cuisiner ensemble, aller se balader, danser, chanter, peindre… C’est essentiel à l’équilibre de l’enfant et de son parent”.
Se faire aider quand c’est trop compliqué
Malgré vos efforts et ceux de votre enfant, les devoirs restent source de conflit? La coach vous conseille de déléguer et/ou de vous faire aider par un(e) spécialiste: “Pour préserver la relation, il est important d’accepter de déléguer: inscrire son enfant à l’école des devoirs, demander qu’un proche s’en charge lorsqu’on est émotionnellement fatigué(e), ou se faire coacher par un(e) spécialiste des relations familiales et/ou des problèmes d’apprentissage. Tout cela permettra de trouver un nouveau souffle et sortir du conflit”.
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