Dépassé(e) par les crises de votre enfant? Les conseils d’une coach
Pleurs, hurlements, énervements… Votre enfant fait crise sur crise et vous n’arrivez plus à y faire face? Une coach parentale nous explique ce qui se cache derrière ces débordements et comment les apaiser.
On a beau aimer ses enfants plus que tout au monde, il est parfois difficile de garder la tête froide lorsqu’ils piquent une crise. Quand elles sont à répétition, c’est toute la famille qui entre dans une spirale infernale. Les conséquences peuvent être néfastes pour la relation parent/enfant, mais également pour le bien-être des éventuels frères et sœurs.
Maeliss Layeux, coach parentale, nous le confirme: “Ces débordements émotionnels sont difficiles à gérer pour l’enfant et pour la famille dans son ensemble. Cela peut même mener certains parents au burn-out: ils vont se sentir dépassés, démunis, et sombrer petit à petit dans l’épuisement cognitif, physique et mental… qui est l’un des facteurs majeurs du burn-out parental”.
Découvrir les causes potentielles
Pour sortir du cycle infernal, la coach propose non seulement de travailler sur la manière dont on va agir pendant la crise, mais aussi d’observer en amont tout ce qui est susceptible de la déclencher: “On pense à tort que pour gérer une crise émotionnelle chez un enfant, il suffit de connaître des gestes rassurants à adopter dès lors que le petit est en difficulté… Un peu comme si cela survenait sans raison. Or, on sait qu’il y a des éléments propices à ce type de débordement. C’est pourquoi je propose surtout aux parents que je reçois d’apprendre à décoder ce qui amène leur enfant à piquer des crises, avant de leur indiquer ce qu’il est bon de faire quand elles surviennent”. L’idée, c’est donc d’observer attentivement ce qui, chez l’enfant, a tendance à le faire déborder.
Je propose surtout aux parents que je reçois d’apprendre à décoder ce qui amène leur enfant à piquer des crises
Pour la coach, plusieurs facteurs peuvent créer un déséquilibre émotionnel chez l’enfant.
- Ses besoins métaboliques et émotionnels: un enfant fatigué, qui a besoin de bouger après l’école, qui doit aller aux toilettes, qui a faim ou qui a besoin d’amour et d’attention.
- Son environnement: un endroit très bruyant, une consommation excessive d’écran pendant la journée, certaines lumières et couleurs, une journée pleine d’activités, etc.
- Sa sensibilité au stress: une journée chargée faite de disputes et de frustrations ou un moment stressant.
- Sa maturité neurologique: certaines périodes de la vie (la jeune enfance de 2 à 3 ans et l’adolescence, par exemple) sont des moments de grands bouleversements neurologiques. Ils peuvent s’accompagner d’une fragilité émotionnelle temporaire.
- Son alimentation: telle que la consommation de sucre et/ou une sensibilité à certains aliments, une alimentation pas assez riche en vitamines, etc.
- Ses parents: le stress vécu par les parents ainsi que leurs attentes ou encore la manière dont ils vont communiquer avec l’enfant…
Autant de choses qui, combinées les unes aux autres, peuvent amener un enfant à faire une crise. “En trouvant les origines potentielles, on va pouvoir rééquilibrer la situation avant que l’énervement ne survienne. Par exemple, un enfant qui fait systématiquement une crise le soir lorsque son parent lui demande de faire ses devoirs après l’école, aura probablement besoin de souffler avant de les faire. En le laissant jouer 30 minutes ou en passant au parc afin qu’il se défoule, le parent répondra à son besoin de décompression. Ce qui évitera la crise”, argumente la spécialiste.
Agir en cas de crise
Malgré ces conseils avisés, il n’est pas impossible qu’une crise se déclare chez l’enfant, en particulier si la vie lui semble plus stressante que d’habitude, suite à un changement (déménagement, changement d’école, âge de la propreté, etc.) ou un événement particulier (divorce, deuil, problèmes familiaux, etc.). Voici trois tips pour les gérer au mieux.
1. On l’accompagne dans ce débordement
En cas de crise, la meilleure chose à faire est d’être présent pour l’enfant sans essayer de lui faire entendre raison. La coach conseille de se mettre à côté de lui, ou dans la position du chevalier servant: on se met à terre, un genou au sol et l’autre jambe fléchie, le pied sur le sol. On dépose l’enfant sur la jambe fléchie, en l’entourant de ses bras – sans l’oppresser – jusqu’à ce qu’il se calme.
2. On prend soin de soi en priorité
Lorsque la patience nous manque et que l’on commence à s’énerver, l’idéal est de mettre l’enfant en sécurité (dans sa chambre ou dans un endroit où rien ne peut lui arriver) et de prendre 5 minutes pour soi afin de faire descendre la pression. Boire un verre d’eau, faire une mini-méditation, le tour du jardin… Peu importe la technique utilisée, l’important est de se calmer pour ne pas perdre pied.
3. On rediscute de ce qu’il s’est passé
Une fois la crise passée, la coach invite à avoir une discussion avec l’enfant. Un moment important où l’on va déposer les émotions. “L’objectif n’est pas de faire la morale à l’enfant, mais surtout de s’écouter mutuellement et de se réconforter. C’est aussi une bonne manière de comprendre ce qu’il s’est passé, et de continuer à cheminer en tant que parent”. Pour communiquer sereinement, Maëliss Layeux propose:
- D’écouter l’enfant: il est important de commencer par écouter ce que l’enfant a ressenti pendant ce moment de crise, en prenant du recul, avant de s’exprimer soi-même.
- De réfléchir ensemble à ce qu’il y a à faire pour éviter les crises.
- De s’octroyer un moment ensemble pour “réparer la relation”: on se fait un câlin, on danse, on fait une recette de cuisine à deux… Bref, passer un moment de qualité après cet instant compliqué.
Se faire aider pour ne pas sombrer
Si la situation est compliquée et que vous perdez pied, il est important de ne pas rester seul(e). Se faire aider évite de sombrer dans la fatigue extrême ou le burn-out parental. Maeliss Layeux organise divers ateliers autour de la parentalité, dont un intitulé “Stop aux crises!”.
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