Empathie et sympathie: quelle est la différence?
Souvent confondus, l’empathie et la sympathie sont pourtant deux concepts nous impliquant bien différemment dans nos relations. On vous explique pourquoi il est important, pour votre santé mentale, de bien savoir les distinguer.
L’empathie: voilà bien un mot qui a la cote. Que ce soit en management, en psychothérapie, en sciences humaines ou encore en éducation, l’empathie semble être la clé de relations saines et épanouissantes… Les neurosciences l’ont d’ailleurs prouvé! En effet, faire preuve d’empathie envers autrui engendrerait des mécanismes neurologiques modulant notre personnalité et celles des autres: l’être humain arriverait plus facilement à réguler ses émotions, mais aussi à mieux se comprendre, comprendre autrui ainsi que le monde qui l’entoure. Un concept séduisant pourtant confondu – à tort – avec la sympathie, qui nous impliquerait émotionnellement d’une toute autre manière, induisant parfois de la toxicité dans notre relation aux autres.
Être empathique ou sympathique: quelle différence?
L’empathie et la sympathie ont en commun le fait qu’elles soient deux manières de communiquer avec autrui, mais se différencient dans la façon dont on va s’impliquer émotionnellement dans une relation avec l’autre. On vous explique les différences.
C’est quoi l’empathie?
L’empathie est définie comme la faculté de comprendre l’autre dans ce qu’il vit et de reconnaître les émotions qui le traversent sans entrer dans le jugement et surtout, sans s’approprier la situation de la personne. C’est la capacité à écouter et à aider en restant extérieure à la situation vécue. En d’autres termes: en se préservant émotionnellement.
Exemple: une amie vient de se faire quitter et le vit très mal. Vous l’accueillez chez vous pour une nuit, l’aidez à sortir de sa tristesse en l’écoutant et en lui remontant le moral. Vous faites alors preuve d’empathie.
En quoi est-ce différent de la sympathie?
La sympathie implique d’entrer dans une sorte de fusion émotionnelle, de manière à ce que l’on ressente les mêmes sentiments que l’autre. Une sympathie qui nous implique sentimentalement comme si nous vivions personnellement la situation… Ce qui a tendance à nous faire perdre notre objectivité, rendant impossible la prise de recul. Conséquence: la situation de l’autre va créer chez nous un réel mal-être et/ou augmenter notre stress.
Exemple: une amie vient de se faire quitter et le vit très mal. Vous êtes tellement triste pour elle que vous éprouvez vous-même de la colère pour son ex. Vous entrez dans une sympathie qui vous empêche de prendre de la distance.
Pourquoi faire preuve de sympathie peut être toxique?
Si dire de quelqu’un qu’il est “plutôt sympa” est considéré comme un compliment dans le langage familier, faire preuve de sympathie dans le sens psychologique du terme peut être assez néfaste pour notre santé mentale et celle d’autrui. Tout d’abord parce que cette réaction n’aidera pas la personne en face – au contraire, cela risque de l’enfoncer dans ses émotions négatives – mais aussi parce que ce manque de distance émotionnelle risque de nous plonger, nous aussi, dans un mal-être qui déséquilibrera votre santé psychologique. Pire encore, on risque d’entrer pieds joints dans une relation “sauveur-victime” assez néfaste.
Avoir de l’empathie sans entrer dans la sympathie: 4 pistes
Vous entrez souvent dans la sympathie et cela vous nuit psychologiquement? Voici quelques suggestions pour développer une attitude empathique et se préserver.
1. Identifier les émotions de l’autre et observer ce que ça réveille en soi
Lorsque quelqu’un vient avec ses problèmes, faites l’exercice d’identifier les émotions ressenties par la personne en face: est-ce de la tristesse? De la colère? Un sentiment de rejet? De la déception? Ensuite, observez ce que les émotions de l’autre réveillent en vous: une blessure du passé, une situation non réglée, une émotion particulière… En effet, mettre le doigt sur les sentiments qu’une situation vécue par l’autre réveille en nous permet de prendre le recul nécessaire pour sortir de la fusion émotionnelle.
2. Se mettre dans sa bulle
Une fois cet exercice d’observation fait, faites en sorte de sortir de l’émotionnel en vous mettant “dans votre bulle” de manière à mettre de la distance entre votre réalité et celle de l’autre: faites un exercice de respiration en pleine conscience ou de la méditation, allez vous balader en forêt, faites une séance de sport… L’objectif est de revenir à soi et, surtout, de se déconnecter un peu de ses émotions.
3. Ne pas faire les choses à la place de l’autre
Votre ami a perdu son travail? Vous pouvez bien entendu lui proposer votre aide pour rafraîchir son C.V., mais évitez à tout prix de faire les choses à sa place, comme chercher pour lui des offres d’emploi, comme si vous cherchiez vous-même un job par exemple.
4. Se faire aider
Vous faites souvent preuve de sympathie et cela vous affecte? Vous êtes entrée dans une relation émotionnellement fusionnelle et cela vous ronge? Pour sortir de ce cercle peu vertueux, extérioriser les choses est toujours une bonne idée. Faites appel à un ou une thérapeute, qui vous aidera à mettre de la distance et vous outillera afin d’être davantage dans l’empathie que dans la sympathie.
Pour aller plus loin dans la réflexion
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