Comment bien choisir son savon de Marseille?
Le savon de Marseille signe son grand retour dans nos salles de bains, nos buanderies et même dans nos cuisines. Mais comment le choisir? À quoi faut-il faire attention? Si vous êtes attentive à ce que vous mettez sur votre peau et à l’impact des produits sur l’environnement, autant être bien renseignée. Voici les infos indispensables pour faire un choix éclairé.
Il est redevenu la star de nos chaumières. Il trône fièrement sur le bord de notre baignoire dans sa forme cubique. On l’expose même en cuisine, à côté de l’évier. On le râpe pour faire des produits lessive maison. Il est presque devenu un objet de décoration. Le savon de Marseille évoque le Sud de la France, nous rappelle le bon vieux temps, celui où l’on séchait les draps au soleil… Mais sa composition n’est pas toujours aussi belle et simple que l’imaginaire qui l’entoure. Majoritairement produit en Turquie et en Chine, le savon dit “de Marseille” contient souvent de l’huile de palme et d’autres ingrédients qui ne rentrent pas dans la recette traditionnelle. Voici quelques conseils pour bien le choisir.
Le savon de Marseille, un savon codifié
Il n’existe pas d’appellation contrôlée pour la fabrication du savon de Marseille. D’ailleurs, la majorité est fabriquée en Turquie et en Chine. Pour vous assurer de la provenance de votre savon, vous pouvez faire confiance à cinq savonneries artisanales et historiques de Marseille:
- La savonnerie Fer à cheval
- Les savons Le Sérail
- La savonnerie du Midi La Corvette
- Marius Fabre
- Rampal Latour
Elles respectent le code édicté en 1688 par l’édit de Colbert selon lequel un vrai savon de Marseille doit contenir au minimum 72% d’huiles végétales. Mais on ne dit pas lesquelles…
Un savon de Marseille sans huile de palme
La formule originelle du savon de Marseille, celui fabriqué au 17e siècle, ne contenait que de l’huile d’olive et de la soude. En effet, les savonniers de Marseille se sont inspirés de la recette du savon d’Alep, qui ne contient que de l’huile d’olive et de l’huile de baies de laurier. Ce n’est qu’au 19e siècle, que les fabriques ont commencé à y intégrer des huiles moins onéreuses en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient et transitant par le port de Marseille: huile d’arachide, de sésame, de coco et de palme. Si l’huile de coco (dont le sous-produit raffiné est aussi appelée huile de coprah) ne présente pas d’inconvénients particuliers, l’huile de palme est surtout décriée pour les dégâts écologiques que sa culture provoque. Pour cette raison, il est conseillé de l’éviter, même si elle est certifiée bio et durable. Pour info, l’huile de palme apparaît rarement sous sa forme brute “Elaeis guineensis oil”. Elle est plus souvent utilisée sous une forme transformée et peut se cacher sous diverses autres appellations contenant le mot “palm”, mais aussi “lauryl” et “stear”.
Savon vert ou savon blanc?
On aurait tendance à dire qu’un savon vert est à l’huile d’olive et qu’un savon blanc, à l’huile de palme. Dans les faits, ce n’est pas aussi simple. Certaines marques peuvent ajouter des colorants pour donner une couleur verte, tandis que d’autres réalisent des mélanges de plusieurs huiles claires, diluant ainsi la couleur verte de l’huile d’olive, pourtant présente. Le mieux est toujours de regarder l’étiquette. Un savon de Marseille ne devrait pas contenir plus de six ingrédients et doit être exempt d’additifs, tels que les colorants, les parfums et les conservateurs. Basta.
Quel savon choisir pour fabriquer sa lessive?
De nombreux tutoriels expliquent comment réaliser sa lessive maison avec du savon de Marseille. Certains préconisent d’utiliser celui qui est blanc, en raison de la présence de l’huile de coco qui apporte un meilleur pouvoir moussant au savon de Marseille. Mais comme expliqué plus haut, ne vous fiez pas à la couleur! Le plus important reste ce qu’il est écrit sur l’étiquette: il doit contenir de l’huile d’olive et éventuellement de l’huile de coco. Ensuite, il faut faire attention à un autre détail qui a toute son importance: la glycérine. Cette substance, produite lors de la saponification, a des vertus hydratantes pour notre peau (d’où l’intérêt des savons saponifiés à froid pour le nettoyage des peaux sèches et sensibles). Dans le procédé du savon de Marseille, la phase de “relargage” permet d’enlever ce sous-produit du savon, ce qui en fait un savon moins gras et plus adapté à la lessive, car la glycérine a tendance à encrasser la tuyauterie. Mais certains “faux” savons de Marseille peuvent éventuellement en rajouter. De nouveau, jetez un œil à l’étiquette pour vérifier son pourcentage: le savon de Marseille devrait contenir moins de 5% de glycérine.
Quel savon choisir pour sa peau?
Si vous achetez un bon savon de Marseille, sans huile de palme, fortement dosé en huile d’olive et qui ne contient pas d’additifs, il peut être utilisé aussi bien pour la peau, que pour les lessives et même pour faire la vaisselle. En revanche, si vous avez une peau un peu sèche ou sensible, tournez-vous vers les savons saponifiés à froid. Leur intérêt? Ils sont plus nourrissants pour la peau. En effet, contrairement au savon de Marseille fabriqué à haute température dans des chaudrons, les savons saponifiés à froid prennent forme à de basses températures. Un procédé qui permet de préserver la qualité des huiles utilisées, mais aussi d’y intégrer des huiles essentielles qui ne seront pas détériorées avec la chaleur. Aussi, dans la saponification à froid, la glycérine naturellement produite est conservée. Ce qui en fait un savon “surgras”, doux et protecteur pour la peau.
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