Témoignage: “Notre couple n’a pas survécu à deux grossesses rapprochées”
On dit souvent qu’avoir un enfant fait d’un couple une famille et solidifie le lien. Mais il arrive que la parentalité éloigne les conjoints. Ou pire, qu’elle déchire le duo. C’est ce qui est arrivé à l’une de nos lectrices, qui nous livre son témoignage.
Nous vivons dans une société qui pense que les jeunes parents nagent en plein bonheur quand ils ont un enfant. En réalité, la première année de vie avec un bébé peut aussi être une épreuve pour un couple: entre les nuits entrecoupées, la fatigue qui s’accumule, le quotidien qui se calque sur le rythme de bébé ainsi que le stress induit par le fait de s’occuper d’un être si petit. C’est toute une vie qui se voit chamboulée, et tout un nouveau quotidien à apprivoiser, parfois non sans mal. Alors quand les grossesses sont rapprochées, cela peut être un double choc pour le couple.
Être noyés dans une vie de famille faite de couches, de biberons et d’enfants en bas-âge, sans avoir de temps pour se retrouver peut éloigner le couple le plus amoureux. C’est ce qui est arrivé à Aurélie, qui s’est séparée du père de ses enfants après avoir accueilli trois enfants en 15 mois, puisqu’elle est tombée enceinte de jumelles sept mois après la naissance de son premier enfant.
Un coup de foudre et un couple complice
Leur histoire avait pourtant débuté sur les chapeaux de roues: “Quand j’ai rencontré Anthony, je savais que ce serait lui le père de mes enfants. J’ai eu un véritable coup de cœur. Ou coup de foudre plutôt… Appelez ça comme vous voulez, mais j’étais littéralement subjuguée par le personnage! Un grand brun avec de beaux yeux verts, une allure sportive, mais surtout un homme intelligent et plein d’humour! Bref, j’étais sous le charme! Et je crois que lui aussi, parce que ça a tout de suite collé entre nous. Moins de trois mois après notre rencontre, on emménageait. On a vécu de superbes premières années de couple”.
Le couple travaille beaucoup, mais ne rate pas une occasion de prendre du bon temps. Ils vont au théâtre, au resto, en week-end, voient des amis… Un quotidien que les amoureux adorent, et qui est même vital pour eux. “On avait – et on a toujours – tous les deux des postes avec des responsabilités. On travaillait entre 10 à 12h par jour, quand tout allait bien… Alors ces sorties étaient vraiment notre soupape de décompression, et le moment où l’on se retrouvait tous les deux, loin du stress du travail, du quotidien et des tâches ménagères. Et comme on habitait Bruxelles à ce moment-là, on avait accès à une vie nocturne très riche et surtout facilement accessible”.
Au bout de trois ans de relation, et alors qu’Aurélie vient de fêter ses 30 ans, elle ressent l’envie de devenir maman. Elle en parle à son compagnon, qui se sent lui aussi prêt à fonder une famille. Le couple se lance alors dans les essais bébés, mais Aurélie se rend très rapidement compte qu’il y a quelque chose qui cloche. “Lorsque j’ai arrêté ma pilule, mes cycles étaient super irréguliers. Je pouvais rester plus de deux mois sans être réglée. Au bout de 9 mois, je me suis rendue chez mon gynécologue, qui a remarqué que j’avais de nombreux kystes aux ovaires, et que je n’ovulais donc pas, ou rarement”. Trois mois plus tard, Aurélie se fait opérer, pour “curreter” ses ovaires et retirer les kystes qui l’empêchent de d’ovuler. Mais malgré l’opération, la jeune femme ne tombe pas enceinte.
La fin de la spontanéité
“À partir de ce moment-là, on passe la moitié de notre vie à calculer mes cycles et à faire des examens: prises de sang, spermogramme, etc. On a du mal à gérer ça, parce que notre vie, même sexuelle, est régie par un planning. Du coup, c’est un peu compliqué entre nous. On est sous pression et on se dispute souvent”. Quelques mois plus tard, et après que les médecins aient découvert que l’utérus de la jeune femme ne mûrissait pas assez pour accueillir une grossesse, le jeune femme est mise sous hormone et le couple est contraint de passer par une insémination artificielle pour avoir une chance d’être parent. La deuxième tentative sera la bonne. Aurélie tombe enfin enceinte! La grossesse se passe à merveille et cela rapproche le couple, qui retrouve la spontanéité qui lui avait tant manqué.
Une grossesse et un bébé bonheur
“Pendant ma grossesse, on se rapproche vraiment. On n’a plus à courir les rendez-vous médicaux et on retrouve une vie normale. On ressort un peu, on voit des amis… On retrouve notre complicité et ça nous fait tellement de bien!” Aurélie accouche d’une petite fille et le couple est aux anges. Bien que leur vie ait changé, les jeunes parents trouvent un équilibre et s’octroient un peu de temps pour eux. Une fois tous les 15 jours, ils font garder leur fille le temps d’une après-midi ou d’une soirée pour se faire des petits rendez-vous amoureux. “On avait bien compris que les moments hors de chez nous étaient primordiaux à la bonne santé de notre couple, alors on avait mis des choses en place pour s’en octroyer”. Le trio passe de jolis moments en famille et connaît le bonheur familial.
Une surprise de taille
Aurélie prend la micro-pilule pour gérer sa contraception après son accouchement. Mais après le combat qu’elle aura mené pour tomber enceinte, la jeune femme pense que cette pilule peu dosée est surtout une mesure de sécurité. Six mois après son accouchement, Aurélie tombe malade et est prise de gros vomissements pendant plusieurs jours. Elle se rétablit et ne s’inquiète pas des répercutions possibles sur sa contraception. Sauf que la jeune maman tombe enceinte. Un choc pour elle et son compagnon, qui ne savaient même pas s’ils souhaitaient avoir un autre enfant ou non.
“Au moment où je vois le test de grossesse afficher ‘positif’, c’est clairement le bazar dans ma tête. J’avais prié tellement de fois pour tomber enceinte mais là, impossible de savoir si c’est une bonne nouvelle ou pas. Je n’avais tout simplement pas prévu de vivre une deuxième grossesse si rapidement”. Son compagnon est tout aussi perdu qu’elle. Mais ils se disent qu’après avoir eu tant de difficultés à devenir parents, ils ne pouvaient refuser ce cadeau de la vie. Un double cadeau, puisque l’échographie révélera qu’Aurélie attend des jumeaux. Le couple vacille, mais lorsqu’ils découvrent cette surprise de taille, Aurélie en est déjà à 11 semaines de grossesse. Aurélie et Anthony décident de poursuivre malgré tout l’aventure.
Un changement trop brutal
La grossesse se passe un peu plus difficilement que la première: “C’est clairement plus éprouvant de porter deux bébés, surtout quand on doit s’occuper d’un petit. Je dois d’ailleurs arrêter de travailler pour ne pas risquer un accouchement prématuré. Une situation que je ne prends pas trop mal, parce que cela me permet de me recentrer sur ma fille et ma famille… Cela dit, je ressens parfois une certaine solitude: Anthony travaille beaucoup et ne plus avoir de vie sociale me pèse parfois”.
La jeune maman accouche de deux petites filles en pleine santé. Mais le quotidien est très difficile à gérer. Aurélie peine à se remettre de son accouchement et les jumelles prennent tout son temps. La jeune maman se sent plus seule que jamais face à cette maternité – trop – rapprochée. “Je vis les premières semaines comme une période horrible de ma vie. Les jumelles dorment peu, veulent mes bras constamment et je n’ai même plus le temps de prendre une douche. Sans compter que mon aînée change beaucoup d’attitude à la naissance de ses sœurs et devient assez difficile. Je perds tous mes repères et je me noie littéralement dans un quotidien que je ne souhaite à personne”.
Anthony travaille toujours beaucoup mais essaye d’être présent le plus possible. Aurélie est submergée par le quotidien avec trois petites et prend un congé parental de plusieurs mois pour essayer de retrouver un équilibre avant de reprendre le travail. Au niveau de la vie de couple, c’est le désert: le couple est littéralement épuisé par ce nouveau quotidien. Le stress est bien présent et les disputes se font de plus en plus nombreuses.
La reprise du travail, un nouveau souffle pour Aurélie
Les jumelles ont un an lorsqu’Aurélie reprend le chemin du travail. Et c’est un renouveau pour la maman: “Revoir des adultes et sortir des couches et des biberons m’aide à me retrouver. Cela me fait d’autant plus de bien que les choses sont assez tendues avec Anthony. On ne se touche plus et on se prend plus le bec qu’autre chose. On a clairement plus rien d’un couple heureux, on est juste des parents”. Une situation qui peine la jeune femme. Elle tente de faire garder ses enfants pour retrouver quelques moments avec son compagnon. Mais elle n’y arrive que très rarement, personne ne souhaitant s’occuper de trois enfants en bas-âge ou des petites jumelles. Le couple s’éloigne de plus en plus et trouve peu de moments pour renouer le lien.
Une bonne année passe et rien ne s’améliore. La jeune femme ne sait que faire. Ses parents lui conseillent de rester avec le père de ses enfants, lui disant que ce n’est qu’une mauvaise passe, ses amies lui demandent comment elle pourrait tout gérer de front en tant que mère célibataire… La jeune maman est perdue et a l’impression de ne plus être une femme. Parallèlement, elle confie ses difficultés de couple à l’un de ses nouveaux collègues. “On travaillait dans le même bureau et on passait donc beaucoup de temps ensemble. Il est papa solo et sortait d’une histoire compliquée, alors on partageait nos expériences et nos difficultés, en tout bien tout honneur. On est devenu très amis. Et puis quelques semaines plus tard, lors de la soirée d’entreprise annuelle, les choses ont dérapé: on avait un peu trop bu et on s’est embrassé sur le parking”.
Aurélie a honte… et en même temps sent la femme en elle vibrer à nouveau. Elle revoit le dit-collègue en dehors du bureau à plusieurs reprises et ils finissent par devenir amants. Cette aventure durera 4 mois. 4 mois de bonheur et de culpabilité, après lesquels Aurélie finira par tout avouer au père de ses enfants, fatiguée de cacher les choses. Dans la foulée, Anthony lui avoue qu’il a lui aussi une aventure. Ils tenteront de sauver leur couple en se jetant à corps perdu dans une thérapie, mais rien n’y fait. Ils se sépareront peu après le troisième anniversaire des jumelles.
“Les choses ont été trop loin”
Si Aurélie est aujourd’hui – presque – guérie de ses blessures de femme, elle ne peut que regretter la triste issue de son histoire d’amour… Une histoire qui avait pourtant si bien commencé. “On peut vraiment dire que les choses ont été trop loin entre nous. On a bien essayé de recoller les morceaux, mais on avait perdu tout ce qui faisait de nous un couple heureux: notre complicité, nos moments à nous, la confiance presque aveugle que l’on avait l’un envers l’autre. Après tout ce qui s’était passé, il n’y avait clairement pas d’autre issue que la séparation”. Cela fait un peu plus de trois ans que le couple est séparé. Si l’entente était compliquée au début, les parents arrivent aujourd’hui à trouver un terrain d’entente pour le bien de leurs enfants.
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