Victimes d’attaques à l’acide, elles défilent pour revivre
Ce week-end, à New Delhi, 9 femmes victimes d’agressions à l’acide ont défilé lors d’un événement haute couture dédié aux survivantes de ce fléau. Le but? Reprendre confiance en elles.
En Inde, des centaines d’attaques à l’acide sont signalées chaque année. Elles sont généralement commises par des époux ou des parents proches. Pour que les victimes parviennent à retrouver confiance en elles, Tania Singh, vice-présidente de l’organisation Make Love Not Scars, a eu l’idée d’un défilé de mode. De grands designers indiens, tels que Rohit Bal, Ranna Gill et Archana Kochhar, se sont joints au projet.
Les neuf femmes défigurées par de l’acide ont présenté leurs tenues, à visages découverts. “J’étais très nerveuse”, a déclaré l’une d’entre elles à nos confrères de l’AFP. Mais Meena Khatoon ressentait le besoin de prouver quelque chose. Reshma Bano Qureshi, une autre victime, témoigne elle aussi: “J’avais peur que ça se reproduise. J’étais mal à l’aise avec la réaction des gens dans la rue. Mais je suis fière de moi et j’ai confiance en ce que je suis. Je veux que les gens sachent que le visage n’est pas ce qui te rend beau, c’est ton coeur”.
L’ONG Make Love Not Scars s’est attribué pour mission de redonner dignité et autonomie aux survivantes d’attaques à l’acide, en les aidant à différents niveaux: médical, légal, éducatif, financier et psychologique. Leur volonté est de faire changer les mentalités: “Au début, beaucoup de femmes refusent d’enlever leur voile quand elles vont à Make Love Not Scars. Elles disent ‘nous ne pouvons pas le faire, nous sommes vraiment laides’ et nous leur disons que ce n’est pas vrai, vous n’êtes pas laides, c’est la société qui est laide. Le défilé de mode est l’occasion de réaliser qu’elles méritent la reconnaissance, l’amour et leur place dans la société.”