Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie: les victimes portent plus souvent plainte

En cette Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie, Unia (Centre interfédéral pour l’égalité des chances) révèle que le nombre de dossiers ouverts pour discrimination envers les homosexuels est en augmentation. Ce qui ne veut pas dire que la Belgique est de plus en plus homophobe…

“En 2018, Unia a traité 125 cas de personnes qui se sentaient victimes de discrimination parce qu’elles étaient homosexuelles. Il s’agit d’une augmentation de 38% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. C’est clair: on ne peut parler de l’acceptation des personnes LGBT qu’avec des pincettes. Il subsiste une tendance récurrente de négativité à l’égard des personnes LGBT”, déclare Unia dans un communiqué. Bien que l’acception des LGBT+ soit loin d’être totale dans notre société, les victimes portent plainte plus régulièrement qu’auparavant. On a tenté de comprendre pourquoi avec Lode Nolf, le chef de la communication chez Unia.

“Les gens se révoltent davantage contre l’homophobie”

Aujourd’hui, il existe une réelle prise de conscience pour contrer l’homophobie. “Les victimes se révoltent davantage. Elles en ont marre de cette situation et portent plainte pour qu’il y ait du changement. Les gens deviennent sensibles à ce sujet. Les médias ont également leur part de responsabilité”. En médiatisant des agressions homophobes, “cela incite les gens à porter plainte”.

Une meilleure implication de la justice et de la police

Une plus grande implication de la part de la police et de la justice poussent, également, les victimes à déposer plainte. “Nous avons des magistrats de référence qui sont formés et hyper sensibles à la question. L’un d’eux me disait qu’il traitait ces dossiers avec beaucoup plus de sensibilité que l’un de ses confrères qui ne s’occupent généralement pas de ce genre d’affaire”.

Encore beaucoup de victimes silencieuses

Il reste encore, évidemment, un nombre important de victimes d’homophobie silencieuses. “Pourtant, nous connaissons très peu d’homosexuels qui n’ont pas été, au moins une fois dans leur vie, victime de violence (injures, violences physiques, discriminations…)”. Les menaces, le harcèlement et la violence se font partout, aussi bien au travail, qu’à l’école, dans la rue et depuis quelques années sur Internet.

Les insultes sur la toile sont nombreuses

Les réseaux sociaux sont un super outil. “C’est une sorte de haut-parleur pour faire connaître toutes ces agressions. Le revers de la médaille est qu’ils sont aussi utilisés pour déverser la haine de ceux qui sont contre les homosexuels.” Pourtant, il faut garder à l’esprit que “ce qui est interdit dans la rue l’est aussi sur la toile. Il y a souvent des comptes anonymes créés spécifiquement pour propager des insultes homophobes. Et derrière ces différents profils, ce sont parfois une seule et même personne”.

Il y a une différence entre être toléré et être accepté

Cela fait 16 ans que le mariage pour tous a été instauré en Belgique. “L’homosexualité est donc institutionnellement acceptée mais ne l’est pas pour la société. Il y a une différence entre être toléré et être accepté.” Mais une fois que cela sera rentré des les mœurs, on ose espérer que l’homophobie disparaîtra (presque) totalement.

La Belgique n’est pourtant pas un mauvais élève. Il y a en effet plus de dossiers déposés et ouverts mais c’est parce que les gens n’ont plus peur de porter plainte. “C’est donc plutôt positif. Et puis nous sommes le deuxième pays le plus ‘friendly’ d’Europe, après Malte”. Le classement Rainbow prend en considération les droits et conditions de vie des personnes LGBT+ au sein de l’Europe. Pour la deuxième fois, notre pays trône sur la deuxième marche du podium et cela est plutôt encourageant.

Pour découvrir l’intégralité du classement, c’est par ici.

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